À une époque où l’esthétique française affine son statut de discipline scientifique, les architectes convoquent à leur tour un ensemble aux frontières mouvantes, articulant physiologie sensorielle, psychologie ou sociologie, et perméable à des courants plus ésotériques. Jusqu’où ces savoirs guident-ils le projet d’une rationalisation des états affectifs engendrés par l’environnement bâti ?
Comment s’ajustent-ils aux débats doctrinaux qui traversent le champ architectural ?
De César Daly à André Lurçat, cet ouvrage propose d’explorer ces tentatives visant à fonder une science de l’esthétique architecturale. De l’éclectisme stylistique au purisme géométrique, l’hypothèse d’un vocabulaire émotif de l’architecture se décline à partir de modélisations variées des processus de perception, d’associationnisme, des théories de l’empathie ou des conceptions mécanistes.
Se construisent autant de méthodes d’analyse formelle, qui tendentà réduire l’architecture à des composantes géométriques. L’ouvrage révèle des continuités inattendues, entre culture beaux-arts et mouvement moderne ; il met également en évidence les porosités des théories architecturales aux imaginaires scientifiques de leur temps.
On en parle…
« L’ouvrage d’Estelle Thibault est passionnant parce qu’il fait sortir de l’oubli une forme de réflexion quasiment oubliée de la recherche architecturale contemporaine: l’esthétique. »
D’Architectures, n°198, mars 2011