Grétry en société
Les ouvrages sur Grétry (1741-1813) sont nombreux, et l’extraordinaire popularité du personnage et de son œuvre justifie cet engouement constant qu’il inspire depuis plus de deux siècles : le personnage nous semble familier, comme les titres de ses opéras-comiques, trop rarement représentés sur nos théâtres. Pourtant, cette littérature peut paraître souvent disparate et incomplète, et il reste beaucoup à faire pour parvenir à une meilleure connaissance de ce compositeur hors du commun. Ce petit livre tente de faire le point sur le « monde de Grétry », ses succès, la place qu’il occupa dans la société de son temps : on le voit parmi les peintres et les sculpteurs, dans les salons qui comptent, où il fréquente gens de lettres, savants et artistes. On admire son habileté à choisir les dédicataires de ses ouvrages, son intérêt pour la poésie et notamment les vers du grand Racine qu’il vénère. Sa renommée transparaît au travers des innombrables arrangements que grands et petits maîtres, français ou étrangers, firent de ses ariettes et symphonies. Sur le tard, cet homme se chercha (peut-être par admiration de Rousseau) une autre voie dans la philosophie, voulant ainsi léguer aux générations futures, et surtout à cette jeunesse qu’il aimait tant, sa « passion amoureuse de la musique ».
Regards croisés d’historiens de l’art, de la littérature et de la musique, cet ouvrage a été réalisé avec le concours de Hervé Audéon, Carole Blumenfeld, David Charlton, David Hennebelle, Buford Norman, Thomas Vernet et Jean Duron.
À propos du coordinateur
Fondateur et directeur (1989-2007) de l’Atelier d’études sur la musique française des XVIIe & XVIIIe siècles du CMBV, Jean Duron est actuellement chercheur au CMBV et directeur des collections de livres. Il travaille sur la musique à l’époque de Louis XIV, principalement aux moyens de son interprétation : effectifs, contrepoint, composition, structures, affects et théorie. Ses travaux concernent notamment les grandes formes (grand motet, tragédie en musique), la musique de la Cour, celle des grandes cathédrales du royaume et, dans tous ces domaines, la question du statut des sources. Ses recherches l’ont conduit également à publier plusieurs textes sur la poésie néo-latine contemporaine (Jean Santeul, Pierre Perrin, Pierre Portes). Il a plus particulièrement travaillé sur les compositeurs suivants : Moulinié, Lully, Du Mont, Brossard, Desmarest, Lalande, Campra, D. Scarlatti et Grétry. Hors cette période, sur Obouhow et Ravel.
Il dirige les collections Études du CMBV et Regards sur la musique.