Les illusions de la psychogénéalogie - Nos ancêtres ont bon dos ! - Nicolas Gaillard - Jacques Van Rillaer

Un ouvrage indispensable pour éviter les travers de la psychogénéalogie

Est-ce que nos souffrances sont nécessairement liées aux traumatismes vécus par nos ancêtres ? Est-ce que passer en revue les vies de nos aïeux peut soulager nos problèmes de santé actuels ? C'est ce que prétend la psychogénéalogie, un concept qui connaît un succès continu depuis près de cinquante ans. Selon les psychogénéalogistes, les traumatismes des générations passées nous affectent inconsciemment de différentes manières, et seul un travail transgénérationnel pourrait résoudre ces problèmes. Face à de telles affirmations, il est légitime de remettre en question la valeur de cette thérapie. Comment pouvons-nous éprouver des déclarations qui semblent si extraordinaires ? Et comment évaluer les risques et les dangers de ces pratiques afin de prendre des décisions thérapeutiques éclairées ?

Dans Les illusions de la psychogénéalogie, Nicolas Gaillard analyse cette thérapie avec la rigueur d'une approche scientifique. Il examine ses mécanismes et ses méthodes, puis propose une critique objective. Il met en évidence les aspects contestables, voire dangereux, de la psychogénéalogie à travers une véritable enquête d'autodéfense intellectuelle.

Une approche pédagogique

Nicolas Gaillard nous présente tout d’abord de façon objective cette pratique, née dans les années ’70 et toujours très en vogue aujourd’hui. L’objectif de la psychogénéalogie est de rechercher dans le passé du patient les secrets de famille, les traumatismes anciens qui conditionnent les troubles ou les maux dont il souffre. Mettre en lumière des correspondances entre des événements transgénérationnels et l’apparition d’une maladie permettrait dès lors de la guérir. Rapportant la parole des psychogénéalogistes qu’il a lus et étudiés, l’auteur décrit avec clarté les concepts-clés de cette pratique fondée sur la notion de transmission générationnelle. Il détaille ainsi ce qui semble enfermer un patient dans un mal-être persistant ou une maladie grave : les secrets de famille, le poids des dettes inconscientes, le devoir de loyauté, les malédictions et les fantômes.

Une critique indispensable et constructive

Après cette approche très pédagogique, Nicolas Gaillard en fait ensuite la critique, démontrant point par point ce qui lui paraît contestable dans cette méthode, et même dangereux pour les patients qui y adhèrent sans retenue. Étayant ses propos de calculs scientifiques, son analyse a le mérite de faire autant appel aux écrits des psychogénéalogistes qu’à ceux de leurs contradicteurs. L’auteur nous découvre progressivement le revers de la médaille et prend le contrepied de cette pratique. Mais plus encore que cela, il révèle sa méthode et sa démarche pour apprendre au lecteur à développer son esprit critique et à se préserver de toute forme de pseudoscience.

Un véritable manuel d’auto-défense intellectuelle

Dans un discours d’une acuité et d’une accessibilité remarquables, l’auteur, éducateur spécialisé formé à la zététique (étude rationnelle des pseudosciences et des phénomènes présentés comme paranormaux) revient aux origines des théories psychogénéalogistes et montre que leurs études sont trop peu étayées pour être qualifiées de scientifiques. Il remet en cause les méthodes de recherche de ces praticiens et le caractère caduc de leurs travaux, ou encore la vacuité de leurs publications. Enfin, s’appuyant sur des chiffres et des calculs poussés, il démontre que les thèses défendues par les théoriciens de la psychogénéalogie ne résistent pas à l’épreuve de la rigueur scientifique et mathématique.

Plus qu’un ouvrage critique de la psychogénéalogie, ce livre est avant tout un manuel d’auto-défense intellectuelle qui explique comment faire le tri dans le flot d’informations multiples et a priori convaincantes auquel nous sommes tous confrontés tous les jours. D’utilité publique, cette publication est à mettre entre toutes les mains, et surtout celles des plus jeunes.

« Le philosophe est comparé à un voyageur égaré en forêt qui doit se demander comment aller tout droit et se donner les moyens d’en sortir. La démarche d’autodéfense intellectuelle est similaire. Empêtré dans une forêt dense d’informations, il faut tailler son chemin pour aboutir sur une clairière. Encore faut-il pour cela avoir des outils ! »

Vidéo de présentation :

Pour approfondir :

Dans la collection psychologie éditée par les éditions Mardaga, les ouvrages suivants pourront également vous intéresser :

• Les désillusions de la psychanalyse de Jacques Van Rillaer
• Freud & Lacan, des charlatans ? de Jacques Van Rillaer

A propos de l’auteur :

Nicolas Gaillard est diplômé en Travail social et en Sciences politiques. Après une expérience significative d’Éducateur spécialisé auprès de personnes en grande précarité ou atteintes de troubles autistiques, il cofonde le Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique et sciences (CORTECS) afin de promouvoir l’enseignement et la diffusion de la pensée critique et de l’autodéfense intellectuelle.